Une plainte formelle des Métallos au nom de milliers de travailleurs a conduit l’Agence canadienne des services frontaliers (ACSF) à ouvrir une enquête sur des allégations de dumping et de subventionnement de matelas fabriqués en Chine.
L’enquête marque un tournant au Canada, puisqu’elle fait suite à la première plainte commerciale qu’y dépose un syndicat. Les partenaires commerciaux du Canada, notamment les États-Unis, permettent depuis longtemps aux syndicats d’engager des poursuites contre le dumping et pour l’application de droits compensateurs afin de protéger leurs emplois.
«Les travailleurs, et leurs syndicats, savent mieux que quiconque lorsque des importations déloyales inondent le marché et éliminent les emplois des Canadiens», explique Marty Warren, directeur national des Métallos.
«Nous avons appris que nous ne pouvons pas vraiment compter sur les entreprises et les gouvernements pour défendre les travailleurs canadiens. Comme le démontre la présente cause, nos travailleurs, comme leurs homologues aux États-Unis, doivent pouvoir déposer des plaintes indépendamment», ajoute-t-il.
La plainte commerciale inédite a été présentée conjointement par les Métallos et Restwell Sleep Products, un important fabricant canadien de matelas, au nom des travailleurs et des fabricants durement touchés depuis trois ans par la quantité massive de matelas chinois subventionnés et sous-évalués qui font l’objet de dumping au Canada.
Notre syndicat aux États-Unis a remporté une cause semblable il y a trois ans, laquelle a confirmé que des matelas de Chine y étaient bel et bien vendus à des prix inférieurs aux coûts de production, entraînant l’application de droits supplémentaires allant jusqu’à 192 % sur ces produits.
Les mesures américaines à l’égard des matelas chinois sous-évalués ont fait bondir le niveau de dumping au Canada, incitant les Métallos canadiens à déposer une plainte formelle. L’ASFC enquête sur le présumé dumping afin de déterminer si le gouvernement canadien devrait imposer des droits compensateurs.
«Pour que les Canadiens puissent bien dormir la nuit, il faut les protéger contre le commerce déloyal, poursuit Marty Warren. Le premier ministre Trudeau et son gouvernement doivent comprendre qu’il n’y a aucune place pour le commerce déloyal dans les chambres à coucher des Canadiens.»